Capitale du Punjab, région du nord de l’Inde, Chandigarh est née dans les années 1950 sous le trait de crayon de Le Corbusier et de son cousin Pierre Jeanneret. Chargé par le Premier ministre indien de l’époque Nehru de concevoir cette ville nouvelle, Le Corbusier y a l’opportunité d’expérimenter ses théories architecturales et urbanistiques.
Illustré par Manuel Bougot, cet ouvrage permet au lecteur de partir à la découverte de cette ville mythique des années 1950. Avec l’intention de faire un portrait intime de la ville, l’auteur a commencé à figer sur la pellicule des intérieurs privés et administratifs à partir de 2010. Mais face à l’architecture impressionnante des sites et notamment celle du Capitole Complex, qui regroupe la Haute cour de justice, l’Assemblée législative et le Secrétariat général, ce projet a évolué pour raconter cette ville que ses habitants appellent «The City Beautiful».
Une capitale originale
Considérée comme le plus grand chantier de Le Corbusier, Chandigarh est à des années-lumière de l’idée que l’on se fait des grandes villes indiennes. Au cœur de la densité minérale des bâtiments en béton, la cité exhibe de magnifiques espaces verts, des parcs luxuriants où écureuils et singes se promènent en liberté et où les habitants font leur jogging quotidien. Avec ses prises de vues, Manuel Bougot s’est attaché à montrer l’appropriation par les Indiens de cette architecture occidentale et, au-delà, la confrontation de deux cultures que tout semblerait opposer, faisant un état des lieux soixante ans après la naissance de cette capitale prévue pour cinq cent mille habitants et qui en compte aujourd’hui plus de deux millions d’habitants. Pour appuyer ce précieux témoignage photographique, l’historienne de l’architecture Caroline Maniaque, et l’architecte indien Balkrishna Doshi, «Pritzker prize 2018», qui a accompagné Le Corbusier dans cette aventure hors norme, ont contribué à cet ouvrage.