Passés de 425 en 1919 à 5 en 1980, les plumassiers se font de plus en plus rares. Pourtant, aujourd’hui le travail de la plume revit à travers la génération 2.0. Maxime Leroy vient de recevoir le Prix de la Jeune Création Métiers d’Art 2017. Explications.
Dénicheur de talents, le Prix de la Jeune Création Métiers d’Art organisé par Ateliers Art de France (le syndicat professionnel des Métiers d’Art) accompagne chaque année une nouvelle génération de créateurs. En 2017, trois lauréats ont été distingués : Marie Masson, artiste en bijoux contemporains, Antonin Mongin, ennoblisseur textile cheveux et Maxime Leroy, plumassier, qui a fondé son atelier en 2013 après une dizaine d’années d’expérience dans le monde de la plume.
L’envie de réinventer un savoir-faire précieux
Le plumassier travaille avec des maisons de haute couture et multiplie collaborations dans les domaines de la mode (Louis Vuitton, Jean-Paul Gaultier…), de l’art, de la photographie et du design.
Sa connaissance de la plume est telle qu’aucun support ne lui fait peur et qu’il se plaît au contraire à en exploiter le potentiel plastique pour mieux le sublimer. Sous ses doigts, les plumes prennent vie dans des volumes et textures inattendus. Allant jusqu’à torturer sa matière fétiche, la plier, tel l’acier ou le papier, la broder ou encore la tresser, il conçoit des oeuvres sculpturales et avant-gardiste.
Il collabore avec le maroquinier Sacco-Baret en sublimant sacs et souliers à l’aide de médaillons de paon. En 2016, il a livré au Palais de Tokyo une des pièces maîtresses de l’exposition Double JE : une moto hérissée de plumes d’oie couleur jais. Il enseigne également la plumasserie au Lycée Octave Feuiller pour «sensibiliser une nouvelle génération à cet art en voie d’extinction, tout en développant une approche très personnelle de ce métier, avec des créations graphiques et contemporaines.»
Découvrez ses pièces jusqu’au 20 août lors d’une exposition-vente chez Empreintes à Paris, le concept store des métiers d’art.