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Luxe

The Peninsula Paris : l’histoire d’une restauration réussie

By août 26, 2014septembre 4th, 2024No Comments

Décidément, les chaînes hôtelières asiatiques ont la cote à Paris. Après le Royal Monceau, le Shangri-La et le Mandarin Oriental, The Peninsula a choisi la capitale française pour sa première implantation européenne. Cette chaîne hongkongaise connue pour ses standards en matière de design, de luxe et de confort s’est installée dans un lieu chargé d’histoire idéalement situé qu’elle a rénové dans les règles de l’art. Explications

Photos : © Peninsula

 

The Peninsula Paris est situé 19 avenue Kléber, au coeur de l’élégant XVIème siècle, à quelques pas de l’Arc de triomphe et de l’avenue des Champs-Elysées.

Un lieu chargé d’histoire
Il a pris place dans un ancien hôtel, l’Hôtel Majestic (dans un immeuble de style classique français de la fin du XIXème siècle), qui a ouvert ses portes pour la première fois en 1908 et qui a accueilli pendant trente ans des personnalités riches et célèbres, des nobles et des grands industriels, ainsi que les chefs de file du monde des arts, de la musique et de la littérature durant la Belle Epoque et les Années folles. Le 18 mai 1922, James Joyce, Marcel Proust, Pablo Picasso, Igor Stravinsky et Serge Diaghilev qui fête la première de son ballet Renard dînent au restaurant de l’hôtel ; durant l’été 1928, Gershwin y compose son «Américain à Paris». A l’époque, c’était un des bâtiments les plus innovants de Paris grâce à l’utilisation du béton armé et des poutres Hennebique (du nom de leur inventeur) qui permettaient la création de vastes espaces sans colonnes.
A la suite de l’occupation de Paris, l’hôtel a abrité le siège de l’UNESCO en 1946 et, en 1958, il est devenu le Centre international de conférences du ministère français des Affaires étrangères et a accueilli de grands évènements jusqu’en 2009, dont la signature des accords de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam en janvier 1973.

Une restauration titanesque
Quatre ans de travaux ont été nécessaires pour redonner à l’hôtel tout son lustre d’antan. La rénovation architecturale a été supervisée de main de maître par Richard Martinet du cabinet d’architecture et de décoration Affine et la décoration intérieure a été confiée à Henry Leung de Chhada Siembieda & Associates Ltd, basée à Hong Kong.
Au total 3000 ouvriers de 40 nationalités ont travaillé sur ce chantier et des équipes d’artisans ont employé des techniques traditionnelles centenaires pour le rénover. Le but était de préserver l’héritage, l’authenticité et l’esprit du bâtiment, ainsi que les vastes volumes des salles et des espaces publics d’autrefois. Les éléments d’origine défraîchis ou très dégradés ont été recréés après des recherches approfondies, et le décor de 1908 a retrouvé toute sa superbe. Pour la façade, trois types de pierres (de Saint-Leu-la-Forêt, Chauvigny et Comblanchien) ont été utilisés et proviennent de la même carrière que pour la construction initiale. 20 tailleurs de pierres chevronnés de Degaine, société spécialisée dans la réhabilitation des monuments historiques, ont redonné vie aux fleurs, nœuds et rubans finement sculptés de ses 10 000 m2 de surface. Près de 40 000 feuilles d’or ont été posées par l’atelier Gohard, plus de 1000 pièces de bois ont été restaurées, 100 000 ardoises, dont une partie taillée à la main en «écaille de poisson» ont été posées sur la toiture. Les fresques du Salon Kléber ont été restaurées par Cinzia Pasquali qui a travaillé au Louvre et au Château de Versailles. Les bronzes et ferronneries d’art de l’escalier ont été créés par Schwartz & Meurer, l’entreprise qui a construit la Tour Eiffel. Les garde-corps sur les terrasses du toit ont été réalisés par la fonderie GHM, en charge des entrées de métro de style Art Nouveau.

La touche Peninsula
Véritable caractéristique des hôtels Peninsula, les deux lions situés à l’entrée de l’établissement pèsent chacun 4,6 tonnes pour 1,7 mètre de haut. Postés traditionnellement en Chine aux portes des palais, des temples et des demeures des nobles pour attirer bonheur et fortune, ils sont toujours représentés par paire, le mâle, une patte posée sur une balle (symbole de la suprématie sur le monde) et la femelle, une patte posée sur un lionceau (symbole de l’esprit nourricier). Conçu en écho aux feuilles des platanes qui bordent l’avenue Kléber, le lustre sur-mesure qui décore le lobby se compose de 800 feuilles de cristal conçues et créées par le célèbre atelier de cristallerie tchèque Lasvit. Toutes soufflées à la main par le même artisan qui travaille chez Lasvit depuis plus de 20 ans, chaque feuille pèse près de 1 kg et l’installation a nécessité l’intervention d’une équipe de cinq personnes pendant deux semaines. Trois années auront été nécessaires depuis la conception initiale jusqu’à l’installation – le projet le plus long et le plus difficile jamais réalisé par Lasvit. Avec son lustre impressionnant, ses hauts plafonds cintrés soigneusement restaurés, ses tentures éblouissantes, ses sols en marbre et son mobilier contemporain, le lobby est au coeur de l’hôtel.On peut s’y restaurer tout au long de la journée et y prendre le célèbre Afternoon tea Peninsula.
Les 200 chambres – dont 35 suites (5 avec jardins privés en terrasse) – sont décorées avec des œuvres d’art sélectionnées avec soin, un mobilier élégant (les têtes de lit en cuir sculptées à la main ont été créées par l’artiste Helen Murray qui s’est inspirée du dôme du Grand Palais) et le meilleur de la technologie (notamment une tablette tactile avec onze langues au choix). Les salles de bains, en marbre, sont pourvues de grandes baignoires, de douches pluie séparées, de doubles vasques et de produits d’accueil Oscar de la Renta. The Peninsula est un des rares hôtels de Paris à disposer de son propre jardin sur le toit composé de cinq espaces. Six lieux de restauration représentent le meilleur de la cuisine française et de The Peninsula : le Lobby, le restaurant chinois Lili, la Terrasse Kléber, le Bar Kléber, le Cigar Lounge et le restaurant-bar terrasse panoramique L’Oiseau Blanc, qui offre des vues à 360° sur Paris.
Le restaurant cantonais Lili est situé dans l’espace autrefois occupé par la salle de restaurant de l’hôtel historique. Les œuvres d’art de ce restaurant comptent la première image imprimée sur fibre optique, mais aussi une œuvre composée de 32 831 cristaux insérés au marteau dans une base en plexiglas, et des panneaux créés à partir de dictionnaires « français-chinois ».
Quant au service, il est asiatique, avec pas moins de 600 salariés pour 200 chambres…Sans oublier une flotte de limousines Rolls Royce, signature Peninsula, à la disposition de la clientèle qui à Paris a le choix entre une Phantom EWB flambant neuve et une Phantom II, réplique du modèle de 1934. Pour le shopping, il est possible d’emprunter une des deux Mini Cooper Clubman aux couleurs de l’hôtel.
Un 5 étoiles qui repousse les limites de l’excellence et qui ne devrait pas tarder à obtenir le label « Palace ».

19, avenue Kléber (Paris VIIIe). Tél.: 01 58 12 28 88. Chambre double à partir de 1 095 Euros la nuit.
Suite à partir de 2 395 Euros.