Passionnée d’urbanisme, Sofiya Iraqi après avoir obtenu son diplôme de l’école d’architecture de Paris La Villette, a souhaité intégrer l’agence Reichen+Robert& Associés à Paris. à son retour au Maroc, c’est auprès de Mounia Chaouni qu’elle a fait ses armes en tant que chef de projet pour le résidentiel avant de décrocher son premier contrat et de fonder sa propre agence, S.I.A.
Par : Mélanie Wilms – Photos : DR
«Le plus grand challenge est de porter la même attention du plus petit projet au plus grand tout en lui conférant singularité et fonctionnalité.»
© Alessio MEI
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Comment qualifieriez-vous votre vision de l’architecture?
En tant qu’architecte, j’aborde chaque projet comme une nouvelle réflexion. Comprendre les attentes du client et les besoins en fonctionnalité du bâtiment sont essentiels pour apporter une réponse unique et singulière. Le travail sur les volumes et la lumière est la clé de voûte de ma vision architecturale.
Qu’est-ce qui guide votre démarche créative?
L’échange avec mon client, l’adhésion de mon équipe et ma nature curieuse.
Outre la recherche d’un concept, c’est la mise en place d’une scénographie qui guide la construction de chaque esquisse. Ainsi, je m’attèle à inviter l’utilisateur dans des mises en scène adaptées à chaque projet et à suivre un déroulé des différents espaces.
Avez-vous des maîtres en architecture?
Zaha Hadid a su balayer l’idée reçue que l’architecture serait une affaire exclusivement masculine d’autant plus qu’elle y a apposé une vision architecturale des plus singulière. Son travail, à la fois franc et complexe, est d’une grande modernité. Chaque bâtiment qu’elle a signé est iconique.
Selon vous quels sont les éléments clés d’un projet architectural dans l’air du temps?
Fonctionnalité, impact environnemental, durabilité et singularité.
Quels sont selon vous les projets qui représentent le plus de challenges?
Chaque projet en soi est un challenge puisque chaque client par essence est différent et par conséquent a des besoins spécifiques et propres. Hiérarchiser les projets en fonction de leur taille ou de leur fonction n’a pas de sens. De manière allégorique, travailler sur une «cellule 8mx8m» (cellule mono familiale développée par Ecochard), la «Cité Radieuse» (Groupement d’habitation – Le Corbusier) ou encore «The Line» (ville dernière génération en Arabie saoudite) est le même challenge à des échelles différentes. j’estime que le plus grand challenge est de porter la même attention du plus petit projet au plus grand tout en lui conférant singularité et fonctionnalité.
Quelles sont vos astuces pour concilier au mieux fonctionnalité et esthétisme, tendances et intemporalité?
La recherche d’une simplicité émanant du fameux slogan «less is more» combiné à l’utilisation de matériaux durables et fort de sens tels que le béton ou le métal. Certaines fois, prendre la fonctionnalité à contre-courant pour la sublimer et surprendre l’utilisateur. Le travail sur la lumière, le rapport au paysage, l’insertion du bâti avec son espace extérieur sont les piliers de tous nos projets.
Quelle place occupe la durabilité dans vos projets?
Dans un monde en perpétuel mouvement et dans lequel une tendance en chasse une autre, il est essentiel, en tant qu’architecte, d’impulser un nouveau rythme, de ralentir le temps en créant un cocon où il fait bon vivre et vieillir. D’où l’importance de répondre de manière juste à la fonctionnalité de chaque projet. Le choix des matériaux, se doit également d’être raisonné : matériaux locaux, durable, respectueux de l’environnement et facile d’entretien.Les techniques d’isolation, de chauffage et de climatisation doivent également être réfléchies en amont pour pérenniser ces espaces.
Quels sont vos matériaux de prédilection?
Le verre et le béton. La force brute du béton confère intemporalité et esthétisme. La clarté du verre, quant à elle, apporte lumière naturelle, floute les limites intérieures/extérieures et ouvrent les volumes.
Si vous n’aviez aucune contrainte, que souhaiteriez-vous concevoir?
Je dirais que c’est grâce aux contraintes qu’un projet architectural tire sa singularité. Ceci étant dit, un projet idéal pour moi serait de pouvoir concevoir un musée des confluences ; mélange des cultures ; à l’instar du musée du Louvre d’Abu Dhabi ou de celui du MUCEM de Marseille.
