Plantée au coeur du quartier Californie, à Casablanca, la maison imaginée par l’architecte belge Evelyne Van Ruyskensveld, s’articule autour d’une grande pièce à vivre. Sa particularité ? Une palette de tons acidulés qui fait swinguer le décor et qui rend ses occupants happy…
Cernée par les daturas, les bananiers et les jasmins qui embaument le soir venu, la maison se fond dans le paysage. Sa propriétaire l’a voulu « ouverte de tous les côtés sur l’extérieur », conviviale et confortable. Les plafonds sont assez hauts pour laisser s’épanouir ses rêves d’espace, de lumière et de couleurs. Lorsqu’elle s’est attelée à la décoration de sa maison, elle a choisi des matériaux nobles (bois de frêne patiné pour les boiseries, pierre de Galice pour le sol) et a mixé styles, époques et cultures. « C’est une maison qui vit avec son temps, explique-t-elle. C’est le mélange de styles qui lui donne son âme ». Ici, l’hiver n’a pas droit de cité grâce à un audacieux cocktail chromatique concocté sur mesure avec l’aide de la coloriste Pascale.
Stylisme Nathalie L
Texte Valerie TAZI
Photos M. Photo
Commode Versailles 18 000 dh, Tableau Bali 4500 dh, chaise Samourai 3800 dh, boîte jaune 2500 dh, boîte bleue 1800 dh, boîte avec anse 2200 dh, petite boîte ronde 1200 dh, le tout chez VINTAGE 34
Toujours dans le salon, face à une cheminée encadrée de deux lustres en cristal sur pieds créés par Rajae Laraki, des canapés jaune citron et gris Designers Guild chez Rodesma et leurs coussins aux motifs chamarrés cohabitent avec grâce avec des tables art déco. Près de la grande baie vitrée qui donne sur le jardin, un canapé en velours mauve Designers Guild chez Rodesma et ses coussins black and white Missoni chez Interior’s apportent tonus et gaieté à la pièce et contrastent avec l’aspect brut de la grande jarre noire et blanche en coco de chez Vintage 34.
En séparant sans cloisonner, la porte coulissante au style japonais permet de créer deux espaces dans la pièce principale et d’apporter confort et intimité à la salle à manger et au coin salon adjacent. La table de salle à manger avec son plateau en verre et ses pieds en marbre blanc de Carrare est entourée de chaises médaillon tapissées de vinyle.
Un grand canapé écru donne sur une cheminée tout le temps allumée quand il fait frais. C’est là que la famille regarde la télé. Les coussins et l’abat-jour du lampadaire sont signés Designers Guild chez Rodesma. Le tapis rose pâle issu de la palette très personnelle de la maîtresse des lieux accessoirise le salon, tout comme des tables gigognes de style florentin de chez Emilie Cayne.
Une porte capitonnée de tissu Designers Guild de chez Rodesma mène à la cage d’escalier tapissée de papier peint baroque et éclairée par un lustre en cristal noir créé par Rajae Laraki. C’est là que la propriétaire a choisi d’afficher les portraits de la famille. Ici, comme ailleurs, les radiateurs sont camouflés derrière de grands miroirs entourés de cadres noirs.
Dans la chambre aussi, la propriétaire a laissé libre cours à toutes ses envies. Elle est composée d’un grand dressing et d’un boudoir où elle prend son petit déjeuner sur un petit canapé Louis XVI en bois patiné.
Une coiffeuse en bois patiné aux lignes courbes et un miroir florentin en cuivre de chez Vintage 34 contrastent avec une chaise Victoria Ghost en polycarbonate transparent signée Philippe Starck pour Kartell. La preuve, une fois de plus, que le mélange des styles peut être du plus bel effet.
A la manière d’un accessoire de mode, le mur de la chambre doré se conjugue à la couleur miel du parquet.
La salle de bains, tout comme les autres pièces de la maison, est le théâtre de la spontanéité, du tempérament nomade et du sens du décor de la maîtresse des lieux. Elle est féérique grâce à sa mosaïque blanche et ses touches argentées, son magnifique lustre signé Rajaa Laraki, son coffre chinois turquoise de chez Vintage 34 et ses accessoires Seletti de chez Alessi. Une grande fenêtre donne sur la végétation luxuriante du jardin.