Elle ouvre son showroom à Genève ce mois de septembre, pour y présenter ses nouveautés, ainsi que quelques pièces de mobilier.
Pourquoi avoir choisi le zellige particulièrement, parmi tous les arts décoratifs marocains.
Pour son savoir faire technique qui me fascine au delà du côté esthétique. Je peux regarder des maâlems travailler pendant des heures, et j’ai eu envie de montrer au monde entier ce qu’ils étaient capables de faire au delà des carrés 10×10. Le zellige, c’est la transformation d’une matière pauvre comme la terre en décors dignes de la haute joaillerie.
Vous pensez que l’on peut le transformer, sans dénaturer la tradition ?
Bien sûr! Tous les savoir-faire traditionnels doivent sans cesse être re-questionnés, réinterprétés. Il y a, je pense, des codes qui doivent être conservés, mais il faut pouvoir réinventer pour faire perdurer l’artisanat en général.
Quel est le rôle des artisans dans vos créations ?
Il est plus qu’important, et indispensable à mon travail. Finalement c’est comme si on écrivait ensemble une histoire : j’ai le rôle de l’écrivain et ils sont les traducteurs d’un langage que seuls eux maîtrisent. Ils rendent possibles tous nos décors, des plus sobres aux plus complexes. Et c’est notre échange qui leur donnent aussi l’envie de continuer à traduire de nouvelles histoires. N’est-ce pas plus intéressant que de répéter la même chaque jour durant des siècles?