Architecte d’intérieur de formation, et après de longues années dans ce domaine, elle troque depuis peu sa casquette de décoratrice, pour celle de marqueteuse de paille. Rym El Qortbi nous fait découvrir ce métier méconnu.
Qu’est-ce que la marqueterie de paille ?
C’est un métier d’artisanat car tout est fait à la main, qui existe depuis le 17ème siècle, et qui a connu un essor grâce au décorateur Ébéniste André Groult et Jean Michel Frank dans les années 1920 avec l’âge d’or de l’Art Déco. La paille est colorée dans une multitude de teintes. Pour la travailler, chaque brin de paille est fendu et ensuite lissé grâce à un plioir. L’extérieur est brillant car elle possède un vernis naturel appelé silice qui lui donne toute cette luminosité si particulière.
Comment avez-vous découvert ce métier d’Art ?
Un dimanche soir au cours d’une émission télévisée consacrée à la marqueterie de paille. À travers ce reportage, Lison De Caunes, dont le grand père est André Groult, a sorti la marqueterie de paille de l’oubli. Aujourd’hui, cette technique est enseignée dans des écoles prestigieuses comme l’école Boule. C’est en voyant les différentes pièces qu’elle a réalisé pour les grands noms comme Guerlain, Cartier, Hermès ou Vuitton qu’on réalise l’infini possible de cette matière.
Y a-t-il une tradition de marqueterie de paille au Maroc ?
Non, mais il existe un autre genre qui est la marqueterie de bois, particulièrement courante sur la ville côtière d’Essaouira. Le bois de thuya, est sculpté, les pièces sont embellies par la marqueterie en utilisant diverses incrustations d’essences de bois comme l’ébène, le noyer ou le cédrat. On incruste également dans l’objet (boîte, table basse, …) du fil métallique, de l’os de chameau et de nacre.
Quelle est votre démarche créative ?
J’ai récemment fait une formation (initiation et perfectionnement) à l’école L’établisienne Paris, avec Ophélie Chaumat. Je ne peux pas encore parler de démarche créative étant donné que je teste et m’exerce pour améliorer les diverses techniques apprises au cours de mon stage. Ce qui est sûr, ce sont mes coups de cœur en marqueterie de paille comme la technique du soleil, les motifs géométriques, le chevron ou le point de Hongrie.
Des projets ?
Une fois ces techniques maîtrisées, car c’est un travail de longue haleine, de patience et de minutie, j’espère dans les mois qui suivent réaliser quelques éléments design et pourquoi pas former à mon tour des personnes qui souhaitent apprendre ce beau métier d’Art ! Et comme j’achète ma paille chez un agriculteur en Bourgogne, je cherche actuellement à être formée pour la teinture de la paille afin que je puisse collaborer avec un agriculteur local de paille de seigle et produire localement.
@rymmelqortbi_
