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Luxe

Olivier Berman et Christophe Person d’Artcurial,
Une maison de vente aux enchères mettant en lumière l’art africain

By janvier 14, 2021juin 14th, 2024No Comments

Fondée en 2002, Artcurial dispose d’une place de premier plan sur le marché de l’art international avec ses trois lieux de ventes à Paris, Monaco et Marrakech. Implantée à la cité ocre depuis 2019, cette maison de vente aux enchères pluridisciplinaire crée l’événement, depuis de nombreuses années, avec sa vente aux enchères «Art contemporain Africain» organisées fin décembre. Avec Olivier Berman, directeur associé et Christophe Person, nous nous sommes intéressés aux fondamentaux d’Arturial et plus spécifiquement aux ambitions de son département d’art contemporain africain avec son directeur Chritophe Person.

 

Si vous deviez présenter Artcurial en quelques mots, quels seraient-ils ?
C.P : Basé à Paris, Artcurial dispose d’une ouverture sur le marché international avec de nombreux bureaux de représentation à Bruxelles, Milan, Munich, Vienne et Marrakech, depuis septembre 2019. Ceci lui assure un rayonnement dans le monde entier. Les départements de l’art du 20ème siècle, notamment les tableaux Modernes et Contemporains sont très forts. Par ailleurs c’est une maison qui a su développer des spécialités telles que l’Orientalisme, la BD, l’art urbain avec beaucoup de succès en donnant de la visibilité à ces scènes. D’ailleurs, j’espère développer des synergies avec ces départements très dynamiques.

Vous venez d’être nommé à la tête du département d’Art contemporain Africain, pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours ?
C.P : Avant de travailler dans le marché de l’art, j’ai passé une dizaine d’années dans la finance après des études à HEC Paris en Développement. Mes missions consistaient à trouver des financements pour souvenir des entreprises dans les pays en développement essentiellement en Afrique et en Asie. Dans le même temps je m’intéressais beaucoup à l’art et à son marché c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de quitter la banque pour poursuivre à Londres des Etudes en «Art, Law & Business» chez Christie’s Education. Il y 5 ans, j’ai commencé à organiser les ventes d’art contemporain africain chez PIASA. Ce n’était pas encore le marché de niche qu’il est aujourd’hui mais la richesse et la beauté de cette création m’ont convaincu du potentiel qu’il offrait pour séduire des collectionneurs. Dans le même temps et pour m’impliquer davantage sur le continent, j’ai créé avec un ami Burkinabé la première biennale de sculpture en Afrique à Ouagadougou. La première édition qui a eu lieu en 2019 a rencontré un franc succès et nous préparons maintenant la prochaine pour 2021. Un appel à candidature est d’ailleurs ouvert aux sculpteurs du monde entier sur le site de BISO-Biennale Internationale de Sculpture de Ouagadougou.

Quelles sont vos ambitions en termes de valorisation de la création en Afrique ?
C.P : Mon objectif est de bénéficier de la notoriété d’Artcurial pour valoriser le travail des artistes africains auprès d’un nombre plus importants d’amateurs. Jusqu’à un passé récent, les collectionneurs d’art africains y étaient souvent sensibles en raison de leur affinité avec l’Afrique, et l’audience était donc un peu limitée. Ce que je souhaite voir développer, c’est l’attrait des collectionneurs qui s’intéressent à l’art africain en raison de leur intérêt pour l’art en général, et ayant la curiosité de s’ouvrir à cette spécialité. On voit que le potentiel est immense. Je considère que l’art contemporain est un vecteur qu’utilisent les artistes pour véhiculer des messages sur le temps présent, comme peuvent le faire les auteurs, les musiciens et les réalisateurs, les metteurs en scène. S’agissant des propos des artistes africains, ceux-ci sont parfois tabous ou peu politiquement corrects, surtout quand il s’agit de parler de l’identité, du genre, des minorités, de l’environnement ou des migrations, et nous avons donc besoin d’eux et de leur éclairage pour nous aider à aborder et appréhender ces sujets. A mon sens, ils permettent un renouvellement du dialogue entre les populations.

Comment se situe la création en Afrique sur le marché de l’art ? Quels types de production suscitent le plus d’intérêt chez les collectionneurs ?
C.P : Depuis une dizaine d’années, par l’action combinée des acteurs institutionnels et du marché, l’intérêt pour l’art africain n’a cessé de croitre. On remarque actuellement une part importante accordée à la peinture figurative, et particulièrement au portrait. Ces représentations sortent du cadre traditionnel de la représentation exotique des sujets africains. Beaucoup d’artistes africains font preuve d’avant-garde dans la représentation des personnages dans des contextes qui combinent à la fois des thèmes propres à l’Afrique et les préoccupations communes à la jeunesse du monde entier. Par ailleurs, la sculpture traditionnelle africaine étant le médium «originel» du continent, je m’efforce également de mettre en avant le travail des jeunes sculpteurs africains. Nombre d’entre eux utilisent objets trouvés et donnent une nouvelle vie à des éléments délaissés en les sublimant en œuvre d’art. Leur travail fait largement écho aux questions liées à la société de consommation, aux flux des matières premières et des objets manufacturés entre le Nord et le Sud et à l’environnement.

Pouvez-vous revenir en quelques mots sur l’implantation d’Artcurial à Marrakech en octobre 2019 ?
O.B : Après 8 années de présence régulière, nous nous sommes aperçus qu’il y avait une attente importante au Maroc de la part de collectionneurs de plus en plus nombreux. Notre vente de fin d’année se déroulait en duplex entre Marrakech et Paris mais le lieu légal de transfert de propriété de l’œuvre était à Paris. Cela rendait le processus d’achat compliqué pour les Marocains. En 2019, 40 % des lots ont été achetés par des Marocains. Cela prouve l’intérêt porté à l’art dans le pays. Le Maroc a une longue tradition artistique et le client marocain est un client cultivé et connaisseur. Nous avons donc pris la décision de pérenniser notre activité dans ce pays en installant une structure permanente destinée à y rayonner tout au long de l’année. Nous pouvons ainsi développer davantage la relation avec la clientèle locale et autoriser nos clients marocains à réaliser leurs transactions en dirhams.

La vente aux enchères de décembre est un rendez-vous immanquable pour les collectionneurs depuis 2016. Sur quelle base choisissez-vous les thématiques de vente ?
O.B : Ce sont les artistes au travers de leur production qui imposent le tempo des thématiques présentées. Notre rôle est celui d’une caisse de résonnance pour diffuser leurs œuvres auprès de notre réseau de collectionneurs.