Olivia Brunie, après des années d’expérience dans le monde du luxe au sein des groupes hôteliers le Méridien, le Concorde ou le Ritz à Paris, en tant que directrice marketing et commerciale, ou à travers ses expériences personnelles de décoration de grandes demeures en Europe ou en Afrique, a ouvert début 2017 la galerie Tandem, en compagnie de son amie Geoffrey Chapuis (expert en pierres précieuses), au Sofitel Le Jardin des Roses à Rabat. Son objectif ? Partager sa passion pour l’art décoratif en proposant objets chinés, artisanat marocain et créations d’artistes talentueux. Depuis, la Galerie Tandem a ouvert à Casablanca, chez Venise Cadre.
Comment définissez-vous le luxe ?
Le luxe est pour moi synonyme d’inaccessible, de rêve, si bien que chacun, à son niveau, peut définir son propre luxe. Il y a aussi une notion de superficialité dans l’univers du luxe.
C’est bien évidemment un savant mélange de matières nobles, de produits rares et de savoir-faire d’exception.
La rareté est certainement ce qui définit le mieux le luxe. Que celle-ci soit concrète ou virtuelle, elle fait partie intégrante du luxe.
En outre, le luxe ne peut être dissocié de l’émotion qu’il procure.
Le luxe est-il pour vous indissociable de l’argent ?
Oui, mais il ne peut en aucun cas, être réduit à son unique valeur monétaire. Le vrai luxe pour moi réside dans l’histoire d’un objet, que ce soit un savoir-faire centenaire, ou une appartenance historique et ce sont ces composantes qui vont faire la rareté de l’objet et donc son prix forcément élevé et non l’inverse: ce n’est pas parce qu’un objet est cher qu’il est luxueux.
Si l’on parle de décoration d’intérieur, mon domaine de prédilection, c’est encore plus évident. Pour moi, un intérieur est luxueux, non pas quand il accumule des pièces onéreuses mais quand il allie brillamment le chic, l’histoire, les matières, la lumière et les savoir-faire d’exception. Un intérieur réussi déclenche une émotion, un show-room de meubles, même très haut de gamme n’a aucun intérêt. Le chic et le luxe résident dans la capacité à mélanger des antiquités avec des pièces de caractère et d’autres éléments de designers actuels.
Cependant, il existe un luxe complètement indépendant de l’argent, celui de pouvoir disposer de son temps comme bon nous semble, surtout dans ce monde où tout s’accélère.
Si vous le pouviez, que changeriez-vous à cette notion ?
Rien, j’adore l’univers du Luxe et le rêve qu’il procure à chacun.
Quelles sont à votre avis les prochaines tendances du luxe ?
La personnalisation à l’extrême, l’envie d’objets réalisés à sa totale mesure, des pièces uniques que personne d’autre ne peut s’offrir.
Le luxe va évoluer à mon sens, plus dans l’émotionnel que dans le savoir-faire car nous reprenons sans cesse les savoir-faire du passé et n’inventons plus rien en matière de luxe, au contraire, plus les savoir-faire sont anciens et plus ils ont de la valeur donc l’avenir est ailleurs.
En ce qui concerne la rareté des matières premières utilisées dans le luxe, les préoccupations actuelles concernant l’environnement et la survie des espèces vont amener les grandes maisons à de nouvelles réflexions sur les matières utilisées.
Il reste la création, l’art qui vont certainement nourrir les tendances du luxe et continuer de susciter de nouvelles envies. L’art est infini contrairement aux objets.
Votre luxe à vous ?
Less is more….
Votre objet de luxe fétiche ?
Ma bague de fiançailles : diamant et émotion, on en revient à ma définition du luxe ! La boucle est bouclée.
