Vue de l’extérieur du MACAAL, ©Omar Tajmouati
Le 24 septembre 2024, sera la date à retenir ; elle marquera la réouverture officielle du Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL)
Le MACAAL lève le rideau sur l’une des rares collections d’art moderne et contemporain consacrant le continent.
Un nouveau parcours, réunissant une diversité d’œuvres essentielles à la lecture de l’art contemporain africain, sera dévoiIé à la rentrée prochaine. Près de 2 500 œuvres d’art, dont plusieurs produites par des artistes marocains de renom, seront accessibles aux publics en accrochage permanent, à rotation régulière.
D’importantes transformations redéfinissent les espaces pour répondre aux thématiques propres à chaque salle d’exposition. Décoloniser, initier, confluer, muter, coexister …. Comme autant d’injonctions qui invitent à lire une collection singulière et à découvrir le musée autrement.
Les réaménagements des espaces et la nouvelle lecture des lieux sont réalisés sous le commissariat de Zamân Books & Curating (Morad Montazami et Madeleine de Colnet), en collaboration avec Meriem Berrada, directrice artistique du MACAAL et la mise en espace du scénographe de Franck Houndégla.
« Notre projet est d’aller dans le sens de l’ADN, du MACAAL : mettre en perspective cette collection, à travers des archives, des interventions de penseurs, intellectuels africaines et africains qui nous aident à penser les enjeux esthétiques et politiques qui touchent le continent actuellement, mais aussi depuis les années 60, puisque la collection comportera des œuvres modernes également. » Morad Montazami
La collection patiemment bâtie par la famille Lazraq, rassemble de grands noms du continent tels que Chéri Samba, Malick Sidibé, Abdoulaye Konaté, Salah El Mur ou Billie Zangewa ainsi que des œuvres majeures de pionniers de la modernité marocaine : Farid Belkahia, Ahmed Cherkaoui, Jilali Gharbaoui, Mohamed Melehi, Chaïbia Talal, Malika Agueznay. Sans oublier une scène contemporaine largement représentée par Hassan Hajjaj, Tesfaye Urgessa, Daniel Otero Torres, Maya Ines Touam, etc.
Au sein de ce parcours permanent, trois espaces garderont une vocation temporaire : deux d’entre eux sont réservés à des commandes in situ, dont la rotation sera annuelle, le troisième espace se destine à des expositions ponctuelles dont la durée variera de trois à six mois.
C’est l’artiste franco-marocaine Sara Ouhaddou qui inaugurera le programme d’expositions temporaires. À travers Display, qui résulte d’une collaboration entre le MACAAL et l’IFA gallery de Berlin, l’artiste interroge les outils de monstration des œuvres d’art dans le contexte muséal en se mettant au service d’artisans avec qui elle mène une collaboration depuis plusieurs années.
« Je me suis souvent demandé ces dernières années comment montrer et expliquer mes types de collaborations avec les artisans, je me suis dit pourquoi ne pas fabriquer les supports et les mettre à leur disposition afin d’exposer leur savoir-faire ? » Sarah Ouhaddou
A la manière d’un jeu de rôle, Display intervertit les fonctions communément admises entre artiste et artisan en même temps qu’elle fait référence à la genèse du parcours artistique de Sara Ouhaddou tant que retail designer pour des maisons de luxe.
« Au-delà d’inverser le protocole de commande que fait l’artiste à l’artisan, cette exposition vise à déconstruire le processus créatif et productif inhérent à l’approche plastique » Alya Sebti co-commissaire de l’exposition et Directrice de l’IFA gallery.