Dans cet entretien, l’architecte paysagiste souligne l’harmonie entre esthétique et fonctionnalité, privilégiant l’utilisation de matériaux et de plantes locaux pour promouvoir la biodiversité et répondre aux attentes des clients, tout en mettant en avant la gestion responsable de l’eau pour la conservation de l’environnement.
@millefeuillespaysages
Équilibre & créativité
Comment harmonisez-vous esthétique et fonctionnalité dans vos aménagements paysagers ?
Les deux sont indissociables pour moi. Il est impensable d’en envisager un sans l’autre. Ce sont des notions subjectives, comme on dit, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Ce qui plaît à quelqu’un peut déplaire à un autre, tout comme ce qui est agréable pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Trouver cet équilibre est plus facile pour un jardin privé que pour un aménagement à plus grande échelle, urbain ou territorial. C’est pourquoi une analyse approfondie des usages actuels et projetés est primordiale dans toute conception. Il faut répondre aux attentes variées des visiteurs dans les espaces publics en créant des expériences uniques adaptées à chaque personne et site, tout en respectant certaines règles de base pour nos idées les plus innovantes.
Quels écueils éviter en matière d’écologie et de durabilité lors de la conception paysagère ?
Le développement durable dans le domaine du paysagisme englobe divers aspects tels que la compréhension du site, la préservation de l’eau et l’utilisation judicieuse des ressources. Il est crucial de respecter l’histoire, la morphologie et les interactions du site avant d’intervenir. Plutôt que de partir de zéro, l’approche consiste à créer des aménagements adaptés au site. La préservation de l’eau est une priorité, impliquant la récupération des eaux de pluie, l’utilisation de plantes peu gourmandes en eau et la gestion raisonnée de l’arrosage. Malgré parfois des réticences de la part des maîtres d’ouvrage, des alternatives durables offrent des avantages à long terme malgré un coût initial parfois plus élevé.
Quels sont les matériaux et les plantes locaux que vous privilégiez dans vos projets ?
Ah, une question cruciale… Avant de choisir, nous devons nous demander si c’est faisable. En tant qu’architecte paysagiste, nous orientons, guidons, et sensibilisons, surtout à l’environnement et sa protection. Mais nous répondons aussi aux besoins et envies de nos clients. Nous ne pouvons rien imposer, seulement trouver des compromis ou renoncer au projet s’il s’éloigne de nos convictions. Quand c’est possible, j’utilise des pierres locales pour limiter les transports. Pour les plantes, nous favorisons des espèces endémiques ou produites localement, complétées par des essences exotiques. Je promeus la biodiversité en intégrant des prairies fleuries attirant la faune, animant le site. J’associe plantes ornementales et productives, appliquant des principes de permaculture et d’association végétale.
Nature & durabilité
