Ouvert au public en 1947, le Jardin Majorelle célèbre sa soixante-dixième année. S’il est devenu l’un des sites les plus visités du Maroc c’est pour ses variétés de plantes, ses couleurs vibrantes, son histoire unique et l’empreinte de Jacques Majorelle, d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.
«Ce jardin est une tâche terrible, à laquelle je me donne tout entier. Il me prendra mes dernières années et je tomberai épuisé, sous ses branches après lui avoir donné tout mon amour» disait le peintre orientaliste Jacques Majorelle, en faisant référence à son jardin, témoin de ses nombreux voyages à travers le monde.
Ce passionné de botanique y a planté une grande variété de plantes exotiques et d’espèces rares. Après son décès, le jardin a été abandonné avant d’être sauvé d’un projet immobilier, en 1980, par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé qui le rachetèrent.
Un jardin qui rend hommage à la nature et à la culture
Ils choisirent le paysagiste américain Madison Cox pour redonner ses lettres de noblesse au jardin «conçu à la fois comme un sanctuaire et comme un laboratoire (…)». Il l’a enrichi de nombreuses variétés de plantes grasses et endémiques pour en faire un «jardin d’aridité éco-conscient». Le gazon fut remplacé par du gravier rose, couleur de Marrakech, les pots revêtirent des teintes vives et les carpes koï japonaises peuplent les bassins, suggérant les voyages imaginaires qui ont inspiré les collections d’Yves Saint Laurent. Une inspiration à double sens puisque le couturier disait : «Depuis de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques».100 personnes s’occupent de ce jardin tous les jours de l’année.
Un patrimoine culturel partagé depuis sept décennies
Le Jardin Majorelle, par le biais de la Fondation éponyme, organise également de multiples actions : colloques sur la botanique, la littérature, la culture berbère ; soutien d’institutions marocaines (fondation Ténor pour la culture, cinémathèque de Tanger) ; aides à des oeuvres sociales (Association de lutte contre le sida, Association pour la réinsertion des lépreux par la tapisserie, Association de Femmes d’Ennakhil pour le développement social de la femme et de l’enfant).
Les recettes du jardin ont permis l’ouverture du Musée Berbère en décembre 2011. Du Rif au Sahara, plus de 2000 objets attestent de la richesse et de la diversité de la culture amazigh, toujours vivante. Ces ressources ont également rendu possible la création du nouveau musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm) dont l’ouverture est prévue le 19 octobre prochain. On a hâte !