Laurent Piat, 40 ans aujourd’hui, est né et a grandi à l’ile Maurice. Après des études en France et en Angleterre, puis un début de carrière professionnelle à New York et Paris, il rentre travailler à l’île Maurice. C’est en 2007 qu’il rejoint le groupe New Mauritius Hotels et avant de prendre la direction du Royal Palm Marrakech en 2011.
Comment définissez-vous le luxe?
J’imagine que je définirais comme luxueux tout ce qui a de la valeur sans être essentiel ou nécessaire; tout ce qui est rare, inaccessible ou seulement pas certain. Il devrait y avoir, dans le luxe, quelque chose de superlatif, d’ostentatoire et même d’excessif. Mais je trouve que le concept du luxe quelque peu galvaudé aujourd’hui car trop vite associé à tout ce qui brille et à tant de choses instantanées. C’est aussi un peu la marque des marques, dite de luxe. Tout cela tend à lui faire perdre ces lettres de noblesse.
Le luxe est-il pour vous indissociable de l’argent?
Non, l’argent est un moyen indéniable d’accéder au luxe et sans doute le moyen le plus facile aussi, mais il n’est pas le seul. Cela dépend vraiment de la manière dont vous définissez ce qui est luxueux et ce qui ne l’est pas. Tout le monde n’a pas les mêmes luxes. Ce qui est luxueux pour moi ne l’est pas forcément pour d’autres. Ce qui m’amuse aussi, c’est de constater que le mot luxe vient certainement du latin «lux» qui veut dire lumière. Peut-on être toujours dans la lumière? Est-ce que l’argent seul peut l’alimenter? Je ne le crois pas.
Si vous le pouviez, que changeriez-vous à cette notion?
J’essayerais de lui redonner un peu de rareté. Trop de luxe tue le luxe!
Quels sont à votre avis les prochaines tendances du luxe?
Je partagerais plutôt un souhait. J’aimerais que soit inventé le luxe écologique, que les designers et les marqueteurs rendent luxueux des articles ou services vertueux pour notre planète, et qu’ils soient convoités par tout un chacun. Pour le coup, je n’aurais pas de problème à partager ce luxe bio avec le plus grand nombre!
Votre luxe à vous?
Prendre le temps.
Votre objet de luxe fétiche?
Une île.