Il aura fallu attendre près de 16 ans pour que ce temple de l’élégance parisienne retrouve toute sa splendeur. Emblématique grand magasin de la fin du XIXème siècle, La Samaritaine a connu un chantier de réhabilitation et de rénovation qui a mobilisé pas moins de 3000 personnes. Pour célébrer le renouveau de cet écrin français, les éditions Assouline lui consacre un ouvrage qui nous emporte à travers les époques et les styles.
Par : Mélanie Wilms – Photos : DR
Véritable aventure des temps modernes, La Samaritaine est plus qu’un chef d’œuvre architecturale. Impulsé par un couple visionnaire, Ernest Cognacq, vendeur de tissus et Marie-Louise Jaÿ, première vendeuse au Bon Marché, cet imposant complexe commercial est l’œuvre de toute une vie et témoigne de l’essor des grands magasins parisiens. La Samaritaine a d’ailleurs inspiré à Zola les décors de son célèbre «Au bonheur des dames». Après avoir démarré modestement leur activité Rue Pont Neuf, le couple va en effet concrétiser l’expansion de leur activité florissante en construisant par phases différents magasins dont le fameux immeuble Jourdain et immeuble Sauvage. Protagoniste de l’Art Nouveau, Frantz Jourdain dotera La Samaritaine de son célèbre escalier et de ses fresques aux paons multicolores. Construit en 1926, l’immeuble d’Henri Sauvage déploie quant à lui des lignes Art Déco, plus conformes au goût de l’époque.
Un rêve audacieux
Portée par le groupe LVMH, la métamorphose de La Samaritaine Paris Pont-Neuf est pour le moins spectaculaire. Promettant de mêler expériences et émerveillement, authenticité et modernité, cet univers singulier qui fait la part belle à l’élégance et à l’art de vivre à la française comprend 20 000 mètres carrés de surfaces commerciales se focalisant sur 600 marques, de nombreux espaces de restauration et le plus grand espace dédié à la beauté d’Europe. Résolument tourné vers l’avenir, ce projet a notamment misé pour sa réhabilitation sur un usage mixte, en intégrant dans les anciens bâtiments commerciaux des bureaux, des logements et une crèche, ainsi que sur le respect le plus exigeant des normes environnementales et sécuritaires.
Une rénovation haute couture
Ayant fait sa renommée à travers le monde, les éléments mythiques de son décor – son escalier majestueux, ses mosaïques florales, ses balustrades en fer forgé ou encore la fresque des Paons de 115 mètres de long – ont retrouvé leur superbe d’origine grâce à l’intervention minutieuse d’innombrables artisans d’art : peintres, sculpteurs, doreurs, ferronniers, etc. Autre élément incontournable du décor d’origine la verrière monumentale et sa structure Eiffel datant de 1907 a entièrement été rénovée. Le projet a aussi été marqué par l’intégration d’une façade en verre ondulé de 25 m de haut signées des architectes de l’agence Saana, Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, lauréats du prix Pritzker 2010. Si elle ne fait pas vraiment l’unanimité, cette façade de la rue Rivoli haute de 25 mètres demeure une prouesse technique. Elle a entre autres spécificités de réfléchir les silhouettes des immeubles qui lui font face tout en révélant la structure historiques du bâtiment, par jeu de transparence.
@samaritaineparis – @assouline
Un précieux abécédaire
Fourmillant d’anecdotes, d’informations historiques et bien sûr de saisissantes photographies, cet ouvrage, édité par Assouline, présente un format original pour célébrer comme il se doit ce bijou architectural qui célèbre l’art de vivre à la française. Magasins… Gustave Eiffel… Pouponnière… Artisans d’art… Jaune… Sanaa… Mode… Collectionneurs… Caviar & champagne… Voyages… Glamour… l’écrivain Harold Cobert a choisi la forme de l’abécédaire pour nous fait découvrir l’histoire des lieux, des anecdotes et des expériences inédites.
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