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Luxe

La demeure d’une fée contemporaine qui magnifie les savoir-faire historiques

By juin 28, 2023juin 28th, 2024No Comments

De la créativité, Valérie Maltaverne en a assurément. Cette douce mais tenace révolutionnaire repousse toujours plus loin les limites de la matière et des métiers d’art vers des sommets d’élégance et d’innovation, aboutissant à des œuvres muséales époustouflantes. De la passion, elle en a tout autant, au point d’inviter ses clients chez elle, initiant ainsi une nouvelle forme de showroom, un showroom habité, dans tous les sens du mot, d’une âme et d’une personnalité exceptionnelles.

 

Depuis le règne de Louis XVI, les artisans français ont appris à exceller dans tous les domaines des arts décoratifs. Et si le design industriel a longtemps eu le vent en poupe, les savoir-faire traditionnels se sont perpétués jusqu’à nos jours, régulièrement mis en valeur par des designers amoureux des belles matières. Aujourd’hui, ils sont entrés dans une nouvelle ère, un XXIe siècle où émergent des pièces d’exception combinant maîtrise absolue des techniques, innovation et surtout créativité. Certaines ont déjà trouvé leur place dans les collections permanentes d’institutions telles que le Musée des Arts décoratifs de Paris, le Centre Pompidou ou la Cité Internationale de la Tapisserie, actant ainsi cette transformation historique. Valérie Maltaverne vit au quotidien avec nombre de ces pièces muséales, dans sa maison située dans le quartier des Batignolles à Paris. Une demeure familiale de quatre étages, entourée d’un patio, dont le rez-de-chaussée fait office de show-room lorsqu’elle a rendez-vous avec des clients et des visiteurs.

Il faut dire que le studio Ymer&Malta, dont elle est la fondatrice et la directrice artistique, est l’un des principaux pionniers, sinon le pionnier, de ce mouvement. Sur ses 99 créations, 26 ont été achetées par des musées et des institutions. Sans parler des collections privées et des grandes demeures à travers le monde pour lesquelles le studio a conçu des créations inédites ou réalisé l’aménagement d’univers raffinés, propices à la contemplation, à la demande de grands amoureux des savoir-faire et de pièces d’exception.

Si la sensibilité de Valérie Maltaverne, son amour pour le dessin, sa passion pour l’excellence et son « jusqu’au-boutisme » pour concrétiser son objet rêvé – quitte à faire et à refaire sans compter les mois – y est pour beaucoup, son trait de génie est d’appliquer aux métiers d’art la recette qu’elle a faite sienne dans son ancienne vie, lorsqu’elle était auteur et productrice pour le cinéma et la télévision. « Les designers sont mes acteurs, les artisans, mon équipe technique. J’ai dans la tête une intuition, une vision, une idée totalement inédite, qui met déjà un temps infini avant de prendre la forme d’un dessin.

À moi d’embarquer tout le monde, de donner à chacun l’envie de lâcher prise pour aller au-delà de ses savoir-faire afin de créer, grâce aux talents de tous, quelque chose qui pouvait sembler impossible auparavant », explique la directrice artistique du studio, qui ajoute « Un vrai jeu de ping-pong s’établit entre nous. Ils ont un savoir-faire incroyable, mais faire le grand écart entre le passé et le présent, ce que je leur propose, demande une somme de travail colossale. Heureusement, ils sont enthousiastes. Le vrai luxe est ce temps incroyable consacré à la conception et à la fabrication de ces pièces. »

Le résultat : des pièces uniques, en séries limitées ou numérotées, intemporelles, sourdes aux injonctions de la mode. Des pièces poétiques, organiques et d’une impressionnante simplicité qui font que l’on se sent merveilleusement bien autour d’elles. Loin d’imposer leur présence, elles ont le pouvoir d’apaiser les esprits. Elles suscitent aussi l’inspiration et le vagabondage des sens lorsque l’œil prend le temps d’en faire le tour et les détours.

C’est après nombre d’allers et retours, de création de nouveaux points, de l’adoption de nouvelles matières que les tapisseries d’Aubusson sont devenues pièces mobilières comme le banc Bois brûlé, le banc vueDeCiel, le tapis Eau, le cabinet Ours ou encore le tabouret Le Troupeau, faisant définitivement entrer l’art tissé dans le XXIe siècle. Le marbre se métamorphose en matière diaphane, voire translucide sans perdre de sa résistance inaltérable avec le tabouret Void en marbre blanc de Carrare ou les étagères stillQuietPlane. Quant à la marqueterie, elle explore de nouveaux univers, n’hésitant pas à se pixeliser avec le bahut cloudInChest ou à semer des troubles visuels avec le banc PlaneTree. Et il en va ainsi du cuir et du cuivre, de la céramique et de la résine, du lin et du papier washi, Valérie Maltaverne explore tous les univers et pense aussi à se pencher sérieusement sur le verre.

Affaire à suivre et à découvrir sur place, car même les meilleurs photographes ne peuvent pas révéler toute la beauté des matières travaillées avec tant de talent et de temps.
@ymeretmalta
@ valerie.maltaverne