Créée en 2011 par Jean-Baptiste Souletie et Louise Breguet, cette maison d’édition française de mobilier, tapis et luminaires puise ses racines dans le mouvement Art Déco. Sublimant l’identité du mobilier français, dans une interprétation contemporaine, elle séduit tant par le confort de ses pièces que par leurs statures sculpturales.
Par : Mélanie Wilms
Sur quoi repose l’esprit La Chance?
Nous visons vraiment à apporter du dynamisme et une âme aux intérieurs dans lesquels s’intègrent nos pièces de mobilier. En y déployant leur caractère décoratif, elles sont posées comme de véritables totems assemblant plusieurs matériaux et couleurs fortes. La couleur fait partie intégrante de notre identité. Nous en usons à foison sans pour autant lui conférer un caractère ludique. Au contraire, en la combinant à des matériaux nobles, nous veillons à imprégner chacune de nos créations d’une sophistication certaine. L’autre de nos spécificités est de dévoiler la structure pour mieux la sublimer. A l’image du Musée Beaubourg qui, en architecture, illustre cette démarche, notre «canapé Borghese» étend ses branches afin de soutenir ses coussins, tel un pin parasol.
Peut-on parler pour votre marque d’ancrage Art déco?
Au travers, notamment, de notre attrait pour la juxtaposition des matériaux, nous nous retrouvons vraiment dans ce mouvement artistique. Il y avait, à l’époque, un véritable travail de recherche sur le motif et la combinaison des matières. C’est quelque chose que nous adorons et que nous voulons réinterpréter et intégrer dans la contemporanéité. Nous avons eu l’opportunité de rééditer des créations de Jacques-Emile Rulhmann. Devant ses papiers peints, nous demeurons toujours saisis par la modernité des motifs. Ils ont, pourtant, été dessinés il y a près de 100 ans! C’est avec beaucoup de cohérence qu’ils s’intègrent dans nos collections.
A l’instar de ces pièces, serait-ce un rêve de voir les vôtres traverser le temps?
Effectivement, nous adorerions que nos enfants puissent retrouvent des produits «La Chance» d’ici 50 ans dans une maison de vente. Cela fait partie de notre démarche créative d’envisager nos produits comme un investissement. Nous ne nous inscrivons pas dans la surconsommation. Nous souhaitons que, par leur qualité et leur intemporalité, nos créations puissent durer, être transmises ou cédées à un nouveau propriétaire pour vivre une autre histoire.
Comment envisagez-vous vos collaborations? Le Maroc pourrait-il faire partie de vos partenaires?
Nous travaillons avec une sélection très cosmopolite de designers suédois, allemands, américains, belges, etc. Nos collaborations sont très souvent le fruit de rencontres spontanées. Ce qui nous intéresse, c’est de voir l’interprétation qui va être faite de notre univers. Dès lors, nous pourrions très bien envisager de travailler avec un designer marocain. Généralement, nos partenaires œuvrent sur base d’un cahier des charges et reviennent vers nous avec des ébauches pour que débute un travail à quatre mains. Cela nous permet d’assurer la cohérence de nos collections. Toutefois, il nous arrive d’avoir un coup de cœur pour un projet en particulier. Cela a été le cas, tout récemment, avec le Studio Bling, de jeunes designers français qui viennent de sortir de l’école et qui nous avaient envoyé une série de patères. Nous avons directement eu l’envie de les développer et de les commercialiser.
Disponible chez Fenêtre sur Cour