Depuis son arrivée à la tête du Royal Mansour, Jean-Claude Messant, fort de son expérience dans des hôtels aussi prestigieux que le Métropole Monte-Carlo ou le Crillon à Paris, a su hisser l’hôtel au rang de meilleur boutique hôtel du monde, meilleur boutique hôtel en Afrique et meilleur restaurant en Afrique. Mais au delà des distinctions, Jean-Claude Messant a su insuffler de la vie au Royal Mansour, car pour lui « le luxe doit se vivre »…
Comment définissez-vous le luxe ?
Chacun ressent le luxe avec sa propre sensibilité, c’est pourquoi il est difficile de le définir de façon absolue. Pour moi, le luxe doit se vivre. Il doit être subtile, il doit être émouvant, il doit être intense, il doit être vivant… Le luxe n’est pas raison, il est passion… Le luxe est une quête, une quête d’un certain idéal, d’une idée que l’on se fait d’un objet, d’un lieu, d’un plat… Une quête d’excellence, qui nous oblige à repousser nos limites toujours plus loin. A ce titre, le luxe est création, innovation, remise en question… Le luxe n’a pas besoin d’être complexe, il peut être simple mais il doit exprimer quelque chose de sincère et de fort.
Le luxe est-il pour vous indissociable de l’argent ?
Le luxe en tant que secteur d’activité ou positionnement marketing est lié à l’argent, il s’adresse à une clientèle disposant de moyens conséquents. Mais le luxe c’est aussi ce qui est rare, ce dont on a envie, ce peut-être du temps, des moments, des rencontres et ça, ça n’a pas de prix, ça ne s’achète pas. Au Royal Mansour, toutes mes équipes se mobilisent chaque jour pour offrir à nos clients des moments magiques, inoubliables, des souvenirs. Lorsque nos clients découvrent leur note, il n’y a jamais une ligne avec marqué « le sourire du majordome », « la bienveillance du concierge »…et pourtant c’est ce qu’il gardera à l’esprit. Ce que je veux dire c’est que très souvent ce qui marque le client c’est l’humain et l’humain ça n’a pas vraiment de prix.
Si vous le pouviez, que changeriez-vous à cette notion ?
Si je pouvais changer quelque chose à la notion de luxe ? C’est une question difficile. Je crois déjà que je ferai en sorte qu’elle ne soit pas utilisée par tous et tout le temps en dépit du bon sens. La notion de luxe n’a jamais été autant galvaudée. Je ferai en sorte également que ce soit les clients qui utilisent ce mot par rapport à un vécu, un ressenti et non des professionnels qui s’autoproclament marque de luxe, hôtel de luxe…
Quelles sont à votre avis les prochaines tendances du luxe ?
Elles sont présentes dans mes précédentes réponses ; le luxe doit retrouver ces valeurs humaines, il doit se reconstruire autour des notions de passion, d’excellence…Les grandes marques de luxe passent actuellement de la culture de l’objet, du produit à celle de l’expérience. C’est une tendance de fond, les boutiques, les sites internet, les applications…doivent offrir une expérience de marque absolue. C’est d’ailleurs pourquoi tant de groupes ou marques de luxe investissent dans des hôtels, car la quintessence de l’expérience « luxe » se trouve dans la très haute hôtellerie et la très haute gastronomie.
Votre luxe à vous ?
Le temps. Avoir le temps ou prendre du temps pour moi, mes proches, mes amis. Le temps est le luxe le plus ultime et également le plus inaccessible. Celui auquel j’aspire et auquel il est si difficile d’accéder par manque de temps….Là se situe d’ailleurs tout le paradoxe.
Pouvoir prendre le temps de m’arrêter, de m’occuper de moi et des miens…quel luxe !
Votre objet de luxe fétiche ?
Les montres…encore et toujours un rapport au temps !
Montres des plus traditionnelles aux plus modernes comme les plus connectées !