L’architecte et décorateur de génie Jacques Garcia qui est aussi un chineur et un amateur de curiosités et d’orientalisme ne se contente pas de rénover des appartements et des châteaux ou de décorer des hôtels aux quatre coins du monde. Il vient de créer sa deuxième collection de mobilier pour l’Américain Baker. Il nous dit tout sur ces créations inspirées par Paris.
Pourquoi avoir fait le choix de créer des meubles et des accessoires pour la marque américaine Baker?
Le choix de Baker est une décision mûrement réfléchie. Qui mieux que Baker pouvait répondre aux exigences de qualité de mes clients ultras fortunés, qui mieux que Baker pouvait me permettre de bénéficier d’une implantation pléthorique et mondiale. C’est une chance extraordinaire de rassembler dans un même lieu partout à travers le monde, mes créations de mobilier, de luminaires, de textiles et d’accessoires, l’ensemble formant un univers cohérent qui me ressemble.
Quelles sont vos sources d’inspiration pour cette nouvelle collection ?
Sans aucun doute Paris ! Pas pour un détail de monument ou une architecture en particulier, c’est l’ensemble qui nourrit mon imagination. J’aime la façon dont les gens se tiennent, marchent, bougent, ce mélange unique de vie, de splendeurs et d’attitudes si particulier à Paris. Aisance et allure en toute chose ! On y retrouve par exemple des finitions très caractéristiques de la Haute Joaillerie parisienne, tel l’acajou bleu foncé veiné noir ou le métal strié d’or blanc. On pourrait parler aussi de la générosité de certains canapés qui sont de véritables appels à la vie, à la fête, à la séduction qui font écho à ma philosophie personnelle de rendre la vie meilleure.
Comment la décririez-vous ?
Une collection très personnelle d’une grande modernité.
Mon goût prononcé pour le grand genre ne m’a jamais empêché de m’aventurer sur des sentiers non encore explorés. J’ai la chance d’avoir une imagination débordante, Je détiens une incroyable capacité à créer, Je suis toujours en recherche de tout, attiré instinctivement par ce que je ne connais pas encore et mon inclination naturelle pour la grandeur m’incite à ne rechercher dans les splendeurs du passé plus un élan qu’un modèle. Seule cette flamme peut embraser mon imagination à l’opposé de certains créateurs qui, au contraire, ont à cœur de rompre avec le passé pour mieux faire triompher la virginité de leur vision. Les formes établies sont pour moi comme un appel à d’autres audaces. Toute une série de meubles est issue de cette démarche, tel le chest Rachmaninov, la Kampa desk, la Katoucha table. Mon style se joue des frontières comme du temps, je suis un chineur invétéré, un voyageur passionné, ce qui apporte à ma collection des mélanges très personnels et d’une grande modernité. La chaise Maradjah chinée en Inde, en ivoire à l’origine, le daybed atrium, la Cicéron console, l’Auguste chair…
Une seule philosophie, rendre la vie meilleure.
Comment vous y prenez-vous?
Cette collection n’échappe pas à ma profonde conviction que la création a pour but de rendre le monde meilleur. A mon niveau d’architecte et de décorateur, il s’agit par les couleurs, la maîtrise de la lumière, l’ergonomie des formes de privilégier la relation à l’autre, la rendre plus séduisante, plus aimable, plus chaleureuse.
Ainsi les larges accoudoirs de 25 cm tout autour du Saint-James sofa illustrent bien le souci permanent que j’ai dans mes créations d’adoucir les relations avec l’autre. Cette amabilité est naturelle chez moi, elle est spontanée, j’aime les ambiances chaudes et accueillantes, sexy et festives. De même, je suis très sensible au touché. ! J’ai introduit dans cette collection de nouveaux matériaux, très modernes au touché ultra sensuel. Longtemps on a ironisé sur mon goût prononcé pour le velours et la passementerie, je ne le renie pas, j’adore leur touché. La sensualité est pour moi source d’éternité.
Quelle est votre pièce préférée ?
Celle que je créerai demain !