C’est avec son mari Tawfik Bennani que Ghalia Sebti a fondé, il y a une vingtaine d’années, les ateliers Aït Manos, spécialisés dans la fabrication de Zellige. Ghalia Sebti travaille avec des maîtres artisans et des designers marocains et étrangers pour offrir des revêtements à l’élégance intemporelle qui sont exportés dans le monde entier. Dernière création : Pikzel avec Myriam Mourabit présentée à l’exposition «Le Maroc contemporain» A l’Institut du Monde Arabe.
Comment définissez-vous le luxe ?
Le confort des matières allié à l’esthétique.
Le luxe est-il pour vous indissociable de l’argent ?
Non, il ne faut pas confondre le luxe et l’ostentatoire !
Néanmoins, il faut reconnaître que bien souvent les belles matières, les belles lignes sont coûteuses.
Si vous le pouviez, que changeriez-vous à cette notion ?
Avec une baguette magique, je changerais indéniablement le lien fallacieux luxe/argent (oui ma baguette serait très très très magique !).
Quelles sont à votre avis les prochaines tendances du luxe ?
Après une ou deux décennies très centrées sur les signatures, je suis convaincue que le luxe va se recentrer sur le travail de création qui remet la valeur intrinsèque, le temps et les matières au cœur des créations. Le fait-main, la pièce unique, le sur-mesure arrivent très en force !
Votre luxe à vous ?
Un bon éclairage (donc indirect bien sûr !), une cheminée qui tire bien (qui ne fume pas !) un tapis noir et blanc douillet en laine vierge tissée par des artisans de Beni Ouarain, une couette en plumes d’oie, des draps 100% coton si frais que lorsque l’on s’y glisse après une journée de randonnée le sentiment de bien-être est infini….et si en plus je suis chez moi à l’Oukaimeden, observez-moi de près il se pourrait que je lévite… !
Votre objet de luxe fétiche ?
Une grosse bague en argent, offerte par Jean Bergeron, ancien président du Comité Colbert (encore le luxe !) et fondateur des Grands Ateliers de France. Cette bague sublime est un prototype que Bergeron avait réalisé pour un défilé de grands couturiers et qu’il m’a offerte lors d’une réunion au cours de laquelle je lui présentais le travail d’Aït Manos… Et summum du luxe : cette pièce unique, réalisée à la main, n’est pas signée et moi seule connais sa valeur…
