Devant les photographies de Frédérik Vercruysse, le regard s’arrête, interpelé par une esthétique, une pureté, une finesse, autant de portes vers un univers doux et apaisé. C’est ensuite le jeu des textures, le cadrage parfaitement équilibré et la perfection des compositions qui impressionnent. Rencontre avec un photographe qui jongle entre architecture, mode, design et paysage en y apposant, toujours, son propre langage.
Qu’est-ce qui vous a conduit à la photographie?
Dans ma jeunesse, j’hésitais entre deux voies : photographie ou architecture. La photographie a été mon sujet d’études, l’architecture en photographie est devenue mon travail. Enfant, j’étais littéralement obsédé par un appareil photo de poche, trouvé dans un placard de mes parents. Pour vous dire comme il était vieux, il fallait remplacer les ampoules chaque fois que l’on prenait une photo au flash! Plus tard, à l’âge de 14 ans, je me suis acheté un appareil d’occasion. Je n’ai pas compris à quoi servaient tous les éléments du kit qui allait avec mais je prenais des photos de tout ce que je voyais. Seul le cadrage et la mise au point m’intéressait. Le sujet lui-même était accessoire. Après mes études, l’architecture s’est imposée comme une constante dans mes images, en tant qu’objet mais aussi en tant que style. Mon intérêt pour le design et l’architecture d’intérieur m’a conduit vers la photographie d’intérieur et d’architecture. Après tout, il semble parfaitement logique de photographier les sujets auxquels on s’intéresse!
Vos sujets sont multiples : mode, design, paysages. Que préférez-vous?
J’aime le fait de pouvoir varier les sujets et d’y appliquer mon propre langage, ma personnalité, quel que soit le domaine. Cela dit, la photographie d’intérieur reste mon domaine de prédilection. L’architecture et le design d’intérieur ont toujours été mes moteurs. Parfois, le processus de réalisation d’une photographie d’intérieur peut presque se vivre comme une expérience méditative où l’on se dirige vers l’image ultime d’un espace.
Comment définiriez-vous la marque de fabrique Frédérik Vercruysse?
Je travaille de manière extrêmement contrôlée, pesant et balançant chaque élément jusqu’à ce que mon image soit en équilibre. J’ai parfois entendu des personnes me parler du «silence» qu’elles voient dans mes photos. C’est un commentaire qui est récurrent et que je trouve particulièrement intéressant.
Vous arrive-t-il de ne pas être inspiré par un sujet?
Je peux dire que la plupart du temps j’ai la chance de me voir proposer des projets et des sujets aussi beaux qu’intéressants. C’est rare, mais cela arrive que je ne ressente rien mais c’est challengeant : il s’agit alors de créer une image intéressante à partir d’un sujet qui l’est moins. J’aime montrer mon savoir-faire.
