
Fidèle à son engagement de créer des ponts entre les grands noms du design et la scène marocaine, Clay accueille Giusi Tacchini dans son cycle de rencontres « Brunch Series ». Héritière d’une maison emblématique du design italien, elle incarne une vision où le passé se conecte avec le présent et inscrit leurs collections dans une continuité entre héritage et renouveau.
Entre récits d’archives, vision du design et anecdotes personnelles, le public a salué la justesse et la générosité du discours.
Une collection de mobilier ne se résume pas à l’assemblage de formes et de matériaux ; elle s’inscrit dans une dynamique où le passé dialogue avec le présent, créant une continuité entre héritage et renouveau. Depuis 1967, Tacchini perpétue cette idée du design comme une résonance, entre transmission et réinvention. Derrière les pièces emblématiques qu’elle remet en lumière, il y a des histoires d’archives redécouvertes, d’intuitions sensibles et d’attachements profonds à une vision du temps long.
Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont Tacchini fait revivre des pièces oubliées. Un fauteuil retrouvé dans un atelier poussiéreux, un dessin relégué dans un coin d’archive, une esquisse presque effacée… Chaque découverte devient le point de départ d’une recherche où l’instinct et la mémoire jouent un rôle aussi fondamental que l’expertise technique. Mais rééditer un meuble, ce n’est pas simplement reproduire un modèle d’hier : c’est repenser ses proportions, ajuster ses finitions, lui redonner une pertinence dans un monde qui a changé.
C’est aussi une question de rythme et de regard. Prendre le temps d’observer, de comprendre pourquoi une ligne fonctionne, pourquoi une assise trouve naturellement sa place dans un intérieur, pourquoi certains objets ne vieillissent jamais. C’est cet équilibre que Tacchini cherche à préserver : un design qui ne répond pas aux tendances, mais qui s’impose par sa justesse.
Marrakech comme scénographie naturelle
À Marrakech, la Villa D de Studio KO révèle un équilibre nuancé entre matière et lumière. Ses volumes sculpturaux et textures minérales composent un décor où nos créations se sont intégré naturellement. Dans ce cadre d’exception, notre shooting a saisi l’essence de ces pièces, en parfaite résonance avec l’architecture du lieu.
@clayconceptstore
3 questions à
Guisi Tacchini,
CEO & Directrice artistique
Votre famille a fondé Tacchini en 1967. Quel est votre premier souvenir lié à l’atelier ou au design de mobilier ?
Mon père a fondé l’usine en 1967 à Seveso, en Brianza, un haut lieu du design italien. À cette époque, l’Italie vivait un tournant culturel majeur, donnant naissance à des pièces iconiques. J’ai grandi dans son atelier, entourée de matériaux et de techniques, sans imaginer que ce monde deviendrait le mien.
Votre travail autour des rééditions dépasse la simple reproduction. Comment sélectionnez-vous ces pièces ?
Tout part d’une intuition. Certaines pièces possèdent une force intemporelle qui capte immédiatement l’attention. Nous étudions alors leur histoire, leur intention d’origine et leur pertinence aujourd’hui. Si elles peuvent s’intégrer naturellement dans un intérieur contemporain, nous affinons proportions, matériaux et finitions pour les réinterpréter sans en altérer l’essence.
Quelle est votre vision du design aujourd’hui ?
Le temps est un élément central. Nous travaillons sur des objets qui doivent traverser les décennies sans perdre leur sens. Pour cela, nous ne nous enfermons pas dans une époque, mais nous nous concentrons sur ce qui rend un meuble essentiel : une cohérence de forme, une précision dans la fabrication, une matière qui raconte quelque chose. C’est cette approche qui guide nos choix, qu’il s’agisse de rééditer une pièce iconique ou de collaborer avec un designer contemporain.