Le décorateur belge Christophe Decarpentrie et son ami Abel Nasessens ont un jour posé leurs valises à Taroudant. Ils y ont rénové plusieurs bâtiments (un bastion militaire, un petit palais datant du XVIIème siècle, une bergerie…) dans les règles de l’art, en respectant l’authenticité des lieux et en valorisant des savoir-faire ancestraux bien souvent en voie de disparition. Dans un livre illustré par les photos de Philippe Debeerst et édité par Paul Van den Heuvel, Christophe Decarpentrie nous invite à un parcours pittoresque à travers les maisons les plus étonnantes de Taroudant occupées par des galeristes, artistes, collectionneurs ou amoureux de la vie qui nous donnent accès à leurs jardins secrets.
Comment avez-vous découvert Taroudant ?
J’ai résidé à La Gazelle d’Or en 1972, puis j’ai oublié Taroudant. Je l’ai redécouverte en 2001, à Noël.
Y vivez-vous à plein temps ?
Non, une semaine tous les mois, très régulièrement.
Combien de maisons avez-vous rénovées à Taroudant ?
Trois. J’ai aussi construit un jardin et quelques bâtiments sur un terrain vague en ville.
Dans quel esprit avez-vous réhabilité ces maisons ?
Avec un maximum de références berbères glanées dans le Sud marocain.
Apparemment, beaucoup d’étrangers se sont installés à Taroudant. D’après vous qu’est-ce qui les attire dans cette ville ?
Le charme ancien et authentique de la ville. Tout le monde déplore certaines « améliorations » des édiles.
Qu’est-ce qui distingue Taroudant de Marrakech ?
Tout… La ville est Rurale et Berbère.
Avez-vous travaillé avec un architecte local ?
Oui. Saïd Boubad qui avait étudié l’architecture en Belgique.
Quel regard portez-vous sur l’artisanat marocain ?
Le regard de tous. C’est un des plus intéressants artisanats du monde.
Comment vous est venue l’idée du livre ?
J’ai détourné l’idée du livre qui devait être sur Marrakech et le Maroc.
Avez-vous d’autres projets à Taroudant ?
Respirer l’air de Taroudant dans la plus grande tranquillité.
Vous travaillez depuis plus de 40 ans avec l’architecte d’intérieur Abel Naessens, comment se passe cette collaboration ?
Abel Naessens est l’homme des détails raffinés et des proportions justes… Je ne fais que des croquis imaginaires. Les plans sont toujours de sa main.
Comment définissez-vous votre style ?
Un regard le plus juste possible sur tous les styles sans préférence.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Des maisons en Belgique, des chalets en Suisse, un appartement à Monaco.
Bio Express
Né dans une famille d’armateurs et négociants anversois, Christophe Decarpentrie suit des cours de mode et de costume à l’Académie d’Anvers et rencontre Abel Naessens, son compagnon et plus proche collaborateur, avant d’étudier aux Arts décoratifs de Paris, section scénographie et théâtre. Dans les années 60, il parcourt l’Inde et le Népal et y croise Mick Jagger et les Beatles. De retour en Europe, il réalise ses premiers costumes de théâtre aux Pays-Bas et en Angleterre puis s’oriente vers la décoration. Dans les années 70, il part à New York avec Abel Naessens devenu architecte d’intérieur où il réalise des appartements. Il multiplie ensuite les projets aux quatre coins du monde.