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Luxe

Charles Kaisin,
artiste-designer émotionnel

By janvier 14, 2021juin 14th, 2024No Comments

Charles Kaisin traverse le monde et, à chacune de ses escales, appose son identité si particulière, donnant au design contemporain une dimension terriblement humaine. Les objets, l’architecture et les scénographies, notamment les dîners exclusifs, de ce designer belge sont en effet chargés de sens et d’émotions, de magie aussi. C’est entre Bruxelles et Marrakech que nous l’avons interrogé pour connaître le secret de son incomparable énergie créative.

 

Vous intervenez à la fois sur l’objet, l’architecture et la scénographie. Comment vous définiriez-vous et quel est votre champ d’intervention favori ?
Je me considère comme un artiste-designer. Pour moi, l’idée de catégoriser les disciplines artistiques peuvent parfois les réduire à ce qu’elles ne sont pas. J’aime donc ouvrir les différents registres artistiques en ayant une même démarche ou processus créatif. L’objectif est de créer des projets innovants, impliquant le plus de personnes possibles, tout en valorisant le savoir-faire des métiers.

Vous êtes réputé à travers le monde pour vos Dîners surréalistes. Comment l’idée a-t-elle germée ?
Le premier Dîner Surréaliste a été réalisé il y a dix ans pour remercier les Guerrand-Hermès, une famille qui m’a soutenu durant mes études. Lors de la Foire d’art contemporain à Bruxelles, je les ai invités, avec d’autres amis, pour un dîner Expérience où les cinq sens étaient stimulés. Depuis, les demandes s’enchaînent, chacune est un nouveau défi très stimulant. J’analyse l’ADN, les valeurs d’une marque, d’une maison, ou d’une famille (si c’est un client privé). Avec le client, nous choisissons un thème. J’essaie alors d’exploiter un lieu porteur. Tout projet donne lieu à une recherche approfondie : analyse symbolique, phénoménologie, perception, analyse historique, tout ceci me permet de concevoir une base de travail pour valoriser un sujet. Reste à trouver le fil rouge de chaque scène, pour rendre ce dîner cohérent !

Qu’est-ce que l’organisation d’un Dîner surréaliste vous apporte en terme de satisfaction personnelle ?
Voir le regard des invités retrouver leur âme d’enfant me rend particulièrement heureux ! Avec mes équipes, nous mettons tout en œuvre pour faire voyager les convives le temps d’un dîner. Je ne fais jamais deux fois la même chose, ce sont les idées qui me stimulent et qui me rendent profondément vivant !

Cet hiver, les lieux emblématiques de Bruxelles ont vibré aux couleurs de Origami for Life. Pouvez-vous nous expliquer ce projet ?
L’idée s’est faite jour lors du premier confinement en Belgique, mi-mars. Il s’agissait de demander à toute la population de participer à une œuvre artistique solidaire. Chacun était invité à réaliser un origami et à l’envoyer dans les commerces ouverts. Je me suis engagé à trouver des mécènes pour verser 5 euros par origami en soutien à un hôpital bruxellois. Nous avons récolté 400.000 euros pour lutter contre la Covid-19 et les 20.000 origamis ont été présentés dans un lieu d’exposition d’art contemporain (Kanal-Centre Pompidou) en juin 2020, à la Cathédrale Saint Michel et Gudule en été et dans les galeries Royales Saint Hubert à Bruxelles jusqu’en février 2021.
En ce moment, nous commençons le projet Origami For Life à Paris, au Palais de Tokyo ! Tous les Français sont invités à déposer ou envoyer leurs origamis. L’ensemble des pliages d’oiseaux formeront des immenses arbres et pour chaque origami reçu, la Fondation ENGIE, qui nous soutient depuis le début de l’opération en Belgique, versera 1 euro pour le Samu Social de Paris.

Vous avez travaillé sur un riad à Marrakech. Est-ce que cette expérience vous a marqué ?
J’ai adoré réaliser l’hôtel Almaha car c’était avant tout une expérience humaine. Les nombreuses rencontres avec les artisans m’ont passionné. Comprendre leur processus de réalisation m’a permis d’utiliser les techniques traditionnelles comme le bejmat, les zelliges, le tadelak, le tissage des tapis berbères, les broderies, la ferronnerie… Tout est sujet à la création. Je suis d’ailleurs très heureux de commencer l’année 2021 avec un nouveau projet de maison à Marrakech.

Quel est le rêve de Charles Kaisin ?
Que je puisse continuer comme cela, aller de projet en projet.