Natif de Lisbonne, en 1957, et diplômé de l’École des Beaux-Arts de Porto (1976-1981), Carlos Castanheira est un architecte de renom. Après avoir exercé comme architecte à Amsterdam et étudié à l’Académie Voor Bouwkunst Van Amsterdam, de 1981 à 1990, il fonde au Portugal, en 1993, le cabinet Carlos Castanheira et Clara Bastai, Arquitectos Lda. avec l’architecte Maria Clara Bastai. Fils spirituel du grand architecte Álvaro Siza de renommée internationale (Prix Prizker en 1992), il a collaboré avec lui, durant quatorze années, sur de nombreux projets privés. Comme lui, dans son travail, il combine architecture et savoir-faire local, notamment dans sa réinterprétation des matériaux, dont le bois et les métaux. Entretien.
Comment vous définissez-vous en 3 mots ?
Architecte. Du monde. Agité.
Comment intégrez-vous l’artisanat portugais dans vos projets ?
Je me considère comme une personne très chanceuse car j’ai vécu une grande partie de ma vie en paix. J’ai ainsi vu la démocratie se rétablir dans mon pays. Et j’ai eu la liberté de voyager et de voir une grande partie du monde tout en ayant une vie professionnelle en lien avec l’artisanat local portugais.
Bien qu’ayant à l’étranger, les clients choisissent ma façon de concevoir les espaces en raison des connaissances que j’ai acquises en travaillant avec des artisans locaux de très grande qualité. Je pense qu’être architecte est une profession fantastique. Mais un bon projet dépend beaucoup de l’équipe qui le construit.
Sans les compétences d’un bon artisan, sans une bonne équipe, il est très difficile de construire un bon projet. Mais les temps changent et il est de plus en plus difficile de trouver de bons artisans, non seulement parce que tout doit être rapide, mais aussi parce que le savoir-faire est quelque chose qui s’apprend en travaillant aux côtés d’un bon artisan.
Qu’est-ce que l’architecture portugaise ?
Il y a de nombreuses années, à l’époque du gouvernement totalitaire, existait l’idée d’avoir un style portugais, basé sur l’architecture traditionnelle. Ce mouvement a donné quelques exemples intéressants mais il était dépourvu de vision vers l’avenir, car il regardait trop vers le passé. Faire l’histoire, c’est regarder vers l’avenir et apprendre du passé.
Au cours des cinquante dernières années, nous avons eu la chance d’avoir un grand groupe de très bons architectes qui voulaient apprendre avec l’architecture vernaculaire tout en assurant la continuité du moderne. Ils faisaient ainsi de l’architecture moderne sans rompre avec le passé mais avec les portes grandes ouvertes vers l’avenir et l’étranger.
L’architecture portugaise est donc celle qui est réalisée par des architectes portugais et qui peut être réalisée au Portugal ou ailleurs.
Quelle importance accordez-vous au design et à la créativité ?
Je ne pourrais pas m’imaginer sans être occupé à essayer de créer ou de changer quelque chose. Il faut constamment s’améliorer, toujours aller de l’avant.
Presque tout est fait, mais il y a encore tant à faire. Créer fait partie de l’être humain. Sans création, rien ne sert d’être dans ce monde.
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