L’Atelier Hanout ouvrira ses portes le 26 octobre prochain, dans la médina de Marrakech, près de Dar el Bacha, avec une exposition inaugurale placée sous le signe de l’héritage et du patrimoine. Une exposition qui se révèle comme une archive de l’intimité et de la mode marocaine à travers les générations.
De la mode à l’espace culturel
Ce nouvel espace culturel est dédié à l’art, à l’artisanat, avec en filigrane la mode. Et pour cause. Il a en effet été créé par Meriem Nour, styliste marocaine, fondatrice de la marque de prêt-à-porter haut de gamme Hanout, qui s’est déjà forgé une solide réputation à Marrakech, et bien au-delà.
Passionnée par les arts, aux premiers rangs desquels la mode, Meriem Nour voue un profond respect aux artisans avec lesquels elle travaille en étroite collaboration pour ses propres créations. La créativité de ces gardiens de notre patrimoine a toujours été inspirante pour elle.
Il est donc logique que la toute première exposition soit consacrée à une artisane, la brodeuse La Fatna Maaroufi, qui n’est autre que sa mère, disparue récemment. Elle a été, et reste, sa première grande source d’inspiration, tant pour son savoir-faire, que pour sa transmission et ses valeurs.
« La Fatna » : une certaine histoire de la mode marocaine
Mais « La Fatna » est bien plus qu’une exposition en hommage à la vie et à l’héritage de sa mère. Elle offre un regard sur tout un pan de l’histoire de la mode marocaine, des années 1950 à aujourd’hui, à travers le parcours personnel de La Fatna. Elle présente notamment une collection de photographies d’archives couvrant plusieurs décennies ou encore une installation vidéo et sonore qui retrace des récits individuels et l’évolution de la mode marocaine.
Elle met en évidence l’impact significatif de La Fatna sur ses filles et sur l’artisanat marocain, tout comme elle éclaire sur la manière dont le patrimoine et les savoir-faire se transmettent, créant ainsi un lien intime entre les différentes générations.
« Avec cette exposition, nous rendons hommage à La Fatna non seulement en tant que mère et artisane, mais aussi en tant que transmettrice de savoir, de créativité et de résilience. Son héritage a permis à ses filles, en particulier à Meriem Nour, d’embrasser une vie de liberté créative et d’innovation dans l’industrie de la mode », explique Amine Lahrach, artiste pluridisciplinaire et cocommissaire de l’exposition, aux côtés de l’archiviste d’art berlinoise, Ula Neumann.
Un dialogue mère-fille
Un des éléments phares de l’exposition est l’installation qui réunit deux pièces fortes. La création unique de Meriem Nour, réalisée spécialement pour l’évènement et le caftan de petite fille entièrement brodé par La Fatna pour Meriem quand elle avait 11 ans.
Dans une scénographie émouvante, le dialogue silencieux, qui s’installe entre cette création contemporaine et cette tenue traditionnelle, incarne la maîtrise, les enseignements personnels et l’amour profond partagés par la mère et la fille. Et au- delà, c’est également le rôle essentiel des femmes dans la préservation et le développement de l’artisanat marocain qui est souligné.
L’exposition se tient jusqu’en janvier 2025. Tout au long de cette période seront programmés des conférences, des spectacles musicaux et des débats, conçus pour sensibiliser le public aux thèmes centraux de l’exposition.
Atelier Hanout
206 Derb Arset Aouzal Dar Bacha – Marrakech
+ 212 6 48 12 97 38