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Luxe

Alexia de Ville,
une Tenue de Ville luxueusement responsable

By janvier 14, 2020juin 14th, 2024No Comments

© Laetitia Bica

 

Après avoir suivi des études en arts plastiques et en scénographie, Alexia de Ville a lancé son studio de création design en 2011 et créé sa marque de papiers peints. Jouant avec les matières et les techniques dans une démarche respectueuse de l’environnement, elle crée des motifs uniques qui racontent de bien belles histoires. Ecoutons-la.

 

Comment vous êtes-vous intéressée au papier peint?
J’aimais dessiner des motifs mais je me destinais plutôt à devenir styliste. Le hasard a fait que je rencontre un éditeur de papier peint, qu’il aime mon travail, que je découvre cet univers et… que nous décidions de collaborer! Comme pour le vêtement, il y a des collections mais leurs durées de vie sont très différentes. En mode, on parle aujourd’hui de renouvellement tous les 2 à 3 mois, maximum 6 mois alors qu’une collection de papier peint est valable 4 à 5 ans. Certains éditeurs ont même des motifs immuables. Cela dit, il y a aussi des tendances, surtout au niveau des thèmes et des couleurs.

Comment définiriez-vous la touche Tenue de Ville?
A chaque collection, j’aime me renouveler mais il y a des constantes, notamment le fait que tout commence par un dessin fait main. Et même si je pars d’un collage ou d’une photographie, les premières recherches se font par le dessin. J’adore travailler et retravailler la matière. Ensuite, il y a des thèmes récurrents comme les oiseaux, le monde animal en général et les éléments organiques. Les motifs géométriques sont rares. Et puis, il y a une palette de couleurs qui identifie assez bien cette marque.

Quel est généralement l’élément déclencheur d’une collection?
Souvent, un élément qui a surgi durant la conception de la collection précédente initie la suivante. Comme j’essaie de suivre un fil conducteur et de raconter une histoire à travers chaque collection, il arrive régulièrement que surgissent des dessins qui parlent de tout à fait autre chose. Ils sont alors le point de départ de la prochaine collection!

Cela a été le cas pour la collection Spice?
C’est plutôt une matière et une technique qui sont à l’origine de la collection Spice. Dans les ateliers de production, on m’a montré un nouveau type de papier, un papier aux fibres apparentes dont le toucher et le rendu sont particulièrement agréables. J’ai aussi utilisé la technique du foil qui donne un rendu de type enluminure. Cela tombait bien. Après avoir longtemps travaillé des tons pastel, j’avais envie de couleurs fortes. La collection réunit des dessins très simples qui sont sublimés par de fins traits dorés, argentés ou rose gold. Ils ont été imprimés selon les techniques traditionnelles. Le résultat est à la fois puissant et très haut de gamme.

Quel est le nom et l’inspiration de votre nouvelle collection?
Après Spice, les couleurs se sont radoucies. La collection Poème a un côté très apaisant, je pourrais même dire méditatif. Est-ce parce que je suis enceinte que la collection est particulièrement douce, parfois enfantine, avec beaucoup de rose (rire)? Cette collection est réalisée selon un processus numérique, ce qui permet d’aller vers de grands décors panoramiques, comme des tableaux, dessinés à l’aquarelle.

Un élément transcende toutes vos collections : le respect de l’environnement…
Dans chaque catalogue, il est expliqué que la collection est produite localement, que les encres sont à base d’eau et que les papiers sont certifiés par le label FSC. Depuis toujours, j’essaie d’aller le plus loin possible dans cette démarche écologique et cela, à travers tout le processus de fabrication. Les possibilités qu’offre la production numérique m’ont donné l’envie d’aller un cran au-dessus en imprimant à la demande. Il est clair que l’on se coupe d’une partie des ventes car, sur ce marché, les gens veulent les choses immédiatement. Le prix à payer est le stockage d’une partie de la production, ce qui conduit immanquablement à des surplus et donc des déchets.
Nous allons aussi sortir une collection de produits dérivés qui utilisent les reliquats de ma première collection de papier peint. Comme le papier peint peut être cousu, je travaille désormais avec un atelier qui les recycle en enveloppes, en carnets de notes ou de dessins… Nous les utilisons déjà dans les bureaux et ils seront disponibles sur notre e-shop dès le mois de janvier.

Quel est votre rêve?
Je veux aller encore plus loin. Quand on produit du papier peint de manière traditionnelle, on a toujours une petite bandelette sur le côté qui sert de repère aux techniciens. Cette bandelette est directement coupée à la production, ce qui produit des tonnes et des tonnes de déchets par an. Je cherche à utiliser ces bandelettes et en faire des papiers peints très artisanaux, complètement faits main. Comme cela doit être produit localement, le prix de la main d’œuvre est élevé. C’est donc un vrai challenge mais j’y travaille.

Comment définiriez-vous le luxe?
Le terme «luxe» résonne comme quelque chose de cher, d’inaccessible, un grand hôtel, une immense villa, par exemple. Selon moi, le luxe ne peut avoir du sens que s’il est lié à un produit artisanal et surtout réalisé dans des conditions exemplaires ou, du moins, le plus proche possible de la perfection.